Chirocephalidae

Le Branchipe de Grube 

Eubranchipus grubii (Dybowski, 1860)

D /  EN

Voir l'espèce : quelques galeries

Identification

 L'imago ne se distingue pas immédiatement des autres Sympétrums. Le principal risque de confusion est avec d'autres Sympétrums à pattes noires

Le Sympetrum noir (généralement fortement marqué de noir sur le thorax et le dessous de l'abdomen), et le Sympetrum du Piémont (bandes brunes traversant les ailes) sont généralement faciles à distinguer. 

Mais le Sympétrum sanguin est très proche. Commun et ubiquiste, il est d'ailleurs généralement présent sur les stations de Sympétrum déprimé, parfois en grand nombre. De plus, des imagos de Sympétrum sanguin peuvent également présenter des dessins noirs sur les côtés de l'abdomen. Il convient donc de vérifier un ensemble de critères.

  Imagos à l'émergence (mâle à gauche et femelle à droite) : 

notez les "gouttes noires" déjà bien visibles et la nervation densifiée le long de la bordure des ailes postérieure.(photo R. Moratin)

État des connaissances en Grand Est

Statut de présence

L'espèce est uniquement localisée à la bande rhénane (Bas-Rhin et Haut-Rhin). Ailleurs, des observations sporadiques (très rares) se rapportent à des individus erratiques probablement. La reproduction de l'espèce ailleurs en plaine n'a jamais été confirmée.

Dans l'ancien lit majeur du Rhin, il est présent de manière très diffuse : à peine une vingtaine de stations sont dispersées entre la Petite Camargue alsacienne et Lauterbourg.

Phénologie

Ce Sympétrum émerge tardivement, généralement début ou mi-juillet, et vole essentiellement en août, parfois encore en septembre.

Méthodes de prospection

La priorité est de bien appréhender l'habitat de reproduction. Sur les habitats potentiels découverts (même de petite surface), il convient alors de prendre le temps nécessaire pour identifier un maximum de Sympétrums, en espérant repérer des Sympétrums déprimés au milieu des Sympétrums plus communs que sont les S. sanguins, S. vulgaires et S. striés. Lorsqu'il est présent, le S. déprimé reste souvent le plus détectable lors de son pic d'émergence, où il peut alors être le Sympétrum dominant observé.

Biotopes de reproduction connus

Ce Sympétrum est associé d'un habitat larvaire très caractéristique. Il s'agit de zones humides végétalisées, le plus souvent à dominante de cariçaie (phragmites et saules épars peuvent être présents), de faible profondeur et situées dans la zone de battement des eaux. Ces cariçaies subissent une exondation annuelle, plus ou moins longue, puis une inondation estivale pendant la phase d'émergence, liée  la montée des eaux du Rhin.

Les macro-habitats peuvent par contre être assez variés : grandes mares, bras morts, bassins et étangs, plans d'eau. En Alsace, l'espèce est signalée dans des bras morts des forêts alluviales alluviales rhénanes, ainsi que en bordure de gravières (abandonnées ou en exploitation) présentant sur au moins une portion de berge avec le micro-habitat larvaire. Dans ce dernier cas, l'habitat peut être très restreint, et il convient de faire le tour complet d'un plan d'eau avant d'exclure la présence de l'espèce.

Amélioration des connaissances

Les priorités de recherches doivent couvrir l'ensemble des bras marécageux et gravières de la bande rhénane, parfois difficile d'accès, si possible en juillet pendant l'émergence. Le pourtour de chaque macro-habitat doit être réalisé avant de conclure à l'absence de l'espèce, la zone d'émergence étant parfois très restreinte à quelques mètres de berge.

Les cariçaies marécageuses (queue d'étangs, gravières avec localement des haut-fonds végétalisés, etc), découvertes dans les autres régions naturelles doivent être étudiées, mais les conditions hydrologiques sont probablement différentes et la présence permanente de l'espèce parait hypothétique au vue des connaissances actuelles.