Les étudier

La recherche des larves

Objectifs

La recherche des larves peut être réalisée dans tous les milieux. Elle reste néanmoins peu productive et chronophage. Les milieux bien végétalisés sont difficiles à inventorier. Et au final, seules les larves du ou des derniers stades permettent une identification à l’espèce.

Elle donne donc de meilleurs résultats dans les substrats faciles à creuser : limons, sables, graviers… Cette technique s’avère surtout prioritaire pour la recherche des stations de Cordulégastres, qui vivent dans des milieux courants de petite taille (suintements, ruisselets) assez faciles à inventorier. Mais elle peut aussi être expérimenté dans des eaux courantes plus larges, à la recherche de gomphidés notamment. Mais l’efficacité dépendra beaucoup de la connaissance fine des micro-habitats larvaires par le prospecteur.

Méthode

Il suffit de racler la partie superficielle du substrat à des endroits choisis, puis de la matière prélevée dans une bassine ou sur la sol de la berge. Les larves se recherchent alors à vue en fouillant le substrat.

Matériel

Un simple troubleau suffit. Une bassine peut aider pour étaler le substrat prélevé. Une loupe est nécessaire pour l’identification.

La recherche des exuvies

Objectifs

L’exuvie est l’enveloppe laissée par la larve après sa métamorphose. Leur recherche est souvent essentielle pour appréhender l’ensemble des Odonates qui se reproduisent dans un habitat. En effet, chez beaucoup d’espèces d’anisoptères, les imagos, mobiles, sont peu présents ou difficiles à voir sur les sites de reproduction, et passent alors inaperçus. La découverte d’exuvies apporte donc la preuve certaine de la reproduction du taxon.

Méthode

La recherche d’exuvies se fait simplement à vue au bord de l’eau. Les supports bas émergeant de l’eau le long des berges sont à prioriser : hélophytes, branches, troncs, pierres... Mais la végétation sur plusieurs mètres de berges n’est pas à négliger : ronces, joncs, régénérations d’arbres, et même les troncs, parfois jusqu’à plusieurs mètres de hauteur. Lorsqu’une exuvie est découverte, il est conseillé d’approfondir les recherches autour, certains sites d’émergences étant largement privilégiés et concentrent les exuvies.

Les résultats sont meilleurs après une période de conditions stables : en effet les gros orages et les crues peuvent vite lessiver la majeure partie des exuvies. D’autre part, le résultat est plus probant proche du pic d’émergence, lequel a lieu parfois plusieurs jours ou semaines avant la pleine période d’observation des adultes sur les habitats. Enfin, sous des sites bien abrités (piles de ponts notamment), il n’est pas improbable de découvrir des exuvies plusieurs mois après l’émergence(même en hiver). Si l’exuvie renseigne précisément sur le biotope de reproduction, sa découverte n’est pas toujours significative de la phénologie de l’espèce.

Les exuvies ne se dégradent pas si conservées au sec. Il suffit de les garder dans une boite (celle-ci peut néanmoins être passée au congélateur 24 heures, divers arthropodes pouvant y trouver refuge). Chaque boite doit être précisément étiquetée (si possible dès le terrain !) et surtout associée à un seul habitat de collecte. A chaque habitat inventorié sa boite !

Pour les espèces les plus rares, conserver l’information précise en remarque est riche d’enseignement (support, hauteur, distance à l’eau).

Matériel

Des simples boites et étiquettes sont nécessaires sur le terrain.

L’identification se fait à la maison, à l’aide d’une loupe de botaniste pour les plus grandes espèces, mais le plus souvent la loupe binoculaire est nécessaire. Les exuvies peuvent être transmises également.

Lors de la saisie, il est indispensable de préciser le stade « exuvie ». D’autre part, pour les espèces les plus rares, des photos (dessus / dessous / profil) peuvent facilement être réalisées pour accompagner la donnée.

Pour aller plus loin

Fiche de recherche : les exuvies (Atlas des odonates d’Aquitaine)

La recherche des imagos

Objectifs

L’étude des Odonates est la plus souvent appréhendée par l’observation des imagos. Ceux-ci sont souvent bien visibles (s’il fait beau !), et généralement identifiables en main à l’aide d’une simple loupe, voire de jumelles pour certaines grandes espèces.

Néanmoins, le caractère vagabond et erratique des imagos est des plus fréquents. Les imagos chassent fréquemment loin de l’eau, mais aussi dans des habitats aquatiques qui ne constituent pas leurs biotopes de reproduction ! La simple détermination des imagos constitue une première étape, mais elle doit toujours s’accompagner de la recherche d’indices de reproduction. Les individus en phase d’émergence certifient la reproduction : mais leur identification est parfois difficile (trop fragiles pour être manipulés, les couleurs et dessins sont pas ou peu marqués). L’observation d’accouplements ou de pontes constituent des indices pertinents possibles ou probables selon le milieu et leur fréquence.

Méthode

La recherche des imagos se fait d’abord avec un filet à papillons. En particulier pour le débutant, il est indispensable de confronter son identification par l’observation détaillée des critères en main. Pour beaucoup d’espèces, la confirmation d’au moins un individu en main restera toujours souhaitable.

Les observateurs expérimentés peuvent appréhender une partie des espèces aux jumelles… sous réserve de très bonnes conditions d’observations : plusieurs angles de vue d’un imago posé, lumière adéquate, observations multiples et longues… Il est noter que, même si les jumelles ne peuvent être suffisantes pour identifier beaucoup d’espèces, elles permettent néanmoins de repérer dans un premier temps certains taxons difficiles à capturer, car volant loin sur l’eau libre, ou trop haut.

Enfin, l’identification sur photographies est parfois possible… sous réserve de disposer de vues multiples de l’individu dans la majorité des cas ! Les photos de tandems sont également à privilégier.

Matériel

Un filet à papillons, une loupe de botaniste et des jumelles constituent la base de la panoplie de l’odonatologue.

L’identification se faisant par capture-relâcher, il convient d’avoir guide et clé de détermination sur soi.

Une feuille plastifiée quadrillée permet également de mesurer ou d’observer certains détails plus facilement (nervation alaire).

Enfin, une loupe clipsable permettant de faire des photos en macro avec son smartphone (coût restreint, encombrement nul) est des plus utiles pour photographier les détails anatomiques les plus pertinents (pronotum, appendices anaux) en cas de capture d’une espèce rare.

Lors de la saisie, il est indispensable de compléter chaque donnée en cochant les indices de reproduction observés : « émergence », « accouplement », « tandem », « ponte ».